La Complainte des Landes perdues
Jean Dufaux & Philippe Delaby
Chez Dargaud

Eruin Dulea, une île située au large de l’Écosse. Ce nom enchanteur, à consonance celtique, fait renaître à lui seul toutes les légendes oubliées. On se remémore les nombreux soldats, qui ont scandé son nom une dernière fois avant de mourir.

Jean Dufaux n’avait ni exprimé, ni exploré complètement l’univers de La complainte des Landes perdues. Dans le premier cycle, Sioban, jeune princesse est écartée de son royaume, situé sur l’île. Aidée de Seamus, chevalier du pardon et de Kyle of Klanach, elle décide de récupérer son royaume.

Rosinsky passe la main à Delaby pour le dessin, il reprend ce cycle sans contrainte, car c’est le passé de Seamus qui est dévoilé. Les mystères sont levés, Seamus n’était pas le personnage principal, mais son charisme était tel qu’il s’était placé au premier plan, des douleurs insondables s’émanaient de lui. Sa sagesse et sa vaillance au combat déstabilisaient, le lecteur était frustré par ce mystère. L’identité des chevaliers du pardon, leur devoir et leur quête nous sont enfin communiqués au travers de l’évolution de Seamus au sein de la chevalerie . La seule pensée de ces hommes quasiment invincibles est de servir Dieu en chassant les sorcières Moriganes pour évangéliser l’île. Le monde est vaste, les légendes anciennes et tenaces.

Certains diront que raconter la jeunesse d’un héros est à la mode, synonyme d’un manque de créativité et surtout un très bon produit marketing. Mais cette fois-ci l’intrigue est à la hauteur, le dessin en couleur direct de Delaby créé l’alchimie qui manquait dans Sioban.

Cédric Kpannou